Lutte contre le harcèlement scolaire, ce qui change à la rentrée et outils pour les familles

Attentive aux préoccupations des parents et au bien-être des enfants à l’école, l’APIE a suivi de près la publication de deux décrets le 17 août dernier, relatifs au respect des principes de la République et à la protection des élèves dans les établissements scolaires. Il prévoit de nouvelles règles concernant la gestion des élèves dits harceleurs que nous souhaitions porter à votre connaissance.

Crédits photo: Mikhail Nilov

---

QU’EST CE QUI EVOLUE?

En effet, l’année scolaire 2022-2023 a été tristement marquée par plusieurs drames liés au harcèlement scolaire, comme le suicide de Lucas, 13 ans, dans les Vosges, ou celui de Lindsay, même âge, dans le Pas-de-Calais. Si les actualités touchent d’abord des élèves de collège, la prévention contre le harcèlement scolaire commence très tôt au travers notamment d’un dialogue en classe, au sein des établissements ainsi qu’au sein des familles.

Faire changer d’établissement scolaire les élèves harceleurs et non plus leurs victimes ; et permettre des sanctions contre les collégiens et lycéens coupables de cyberharcèlement, y compris vis-à-vis d’élèves d'un autre établissement que le leur. Voilà ce qui évolue pour cette rentrée.

Jusqu’à présent, il n’était pas possible de faire changer d'école un élève du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) sans l’accord de ses parents. Désormais, lorsque le maintien d'un élève dans un établissement scolaire représente un risque pour la santé ou la sécurité d'autres élèves, le directeur académique des services de l'éducation nationale (DASEN) peut demander au maire de procéder à la radiation de l'élève de son école.

Une telle procédure de changement d’établissement interviendra si de premières mesures éducatives, comme un renvoi de l’école pendant une durée maximale de cinq jours, n’ont pas entraîné une amélioration du comportement de l’élève en cause.

L’élève sanctionné fera l’objet, dans son nouvel établissement, d'un suivi pédagogique et éducatif renforcé jusqu'à la fin de l'année scolaire en cours.

À noter : Si la commune ne compte qu'une seule école publique, le renvoi de l'élève ne peut intervenir que si le maire d'une autre ville accepte de procéder à son inscription dans l'une de ses écoles.

Rappel : De manière générale, le harcèlement se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. À l’école, elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre. Il s'agit notamment d'enfants ou d'adolescents insultés, menacés, battus, bousculés ou recevant des messages injurieux à répétition. Avec l’utilisation permanente des nouvelles technologies de communication (téléphones, réseaux sociaux), le harcèlement entre élèves se poursuit en dehors de l’enceinte des établissements scolaires. On parle alors de cyberharcèlement.

Depuis la loi n° 2022-299 du 2 mars 2022 visant à combattre le harcèlement scolaire, ce phénomène est reconnu comme un délit.

COMMENT ABORDER LE SUJET DU HARCELEMENT AVEC MON ENFANT?

Les situations propices au harcèlement sont multiples. Dès lors que différents êtres humains se regroupent au sein d’un collectif, les situations peuvent se présenter. Les équipes pédagogiques font de la prévention que les parents peuvent poursuivre à la maison en abordant de façon simple et sans complexe le sujet.

Il ne s’agit là ni d’accuser, ni de soupçonner son enfant ni de lui donner de “mauvaises idées” mais de l’informer sur les conséquences d’actes qu’il ne peut pas forcément imaginer et lui donner les clés sur la bonne manière d’agir en cas de situation de harcèlement.

Pour les plus petits (maternelle), vous pouvez en toute simplicité évoquer après une journée d’école que vous savez que parfois les enfants peuvent dire ou faire des choses blessantes à des camarades comme par exemple insulter, pousser de manière répétée dans la cour ou les couloirs, rejeter…et que pour l’enfant qui subit cela ca peut être très triste. et que pour l’enfant qui comment ces actes, il est peut-être débordé par sa colère et ne rend pas toujours compte de ce qu’il fait (vous suscitez ainsi son empathie naturelle).

Vous pouvez illustrer en expliquant que pousser quand on joue ensemble c’est OK mais que pousser plusieurs fois la même personne parce qu'on aime pas quelque chose chez lui, ses habits ou ce qu’il dit ce n’est pas OK. Et que si votre enfant voit un autre enfant embêter plusieurs fois un camarade, il doit aider. C’est important d’aller le dire à la maîtresse ou à quelqu’un de l’école pour protéger leur camarade qui n’ose peut-être pas le dire. Il peut aussi vous en parler s’il n’est pas sûr.

Il existe des livres de sensibilisation au harcèlement ou plus globalement pour sensibiliser à la solidarité et à l’entraide qui fonctionnent bien: Enfants : 12 livres pour prévenir le harcèlement scolaire (victimes, agresseurs et témoins) - Apprendre à éduquer (apprendreaeduquer.fr)

Pour les enfants de l’élémentaire, il existe aussi des dessins animés qui expliquent bien les choses: Ressources > 10 films d’animation pour sensibiliser au harcèlement et à la violence à l’école | Enseignement Moral et Civique - Egalité Filles Garçons - DSDEN de l’Oise (ac-amiens.fr)

N’hésitez pas à vous appuyer sur ces supports!

Et surtout rappelez-vous que si vous êtes à l’aise avec le sujet, alors votre enfant ressentira que c’est un sujet comme un autre et cela n’ajoutera pas de drame au drame.

DES OUTILS A DISPOSITION DES PARENTS

Au delà des plans de lutte contre le harcèlement déployés dans les établissements scolaires, les parents disposent de ressources pour agir en cas de besoin:

• Parlez-en avec un adulte de l’école et notamment les associations de parents d'élèves, disposées à vous aider, que votre enfant soit “harceleur” ou “harcelé". Votre alerte sera transmise au directeur de l’école

• Appelez les numéros nationaux gratuits

• 3020 pour une situation de harcèlement

• 3018 pour une situation de harcèlement numérique (sur les réseaux sociaux par exemple). Votre alerte sera transmise au référent académique « harcèlement »